Les cadrans solaires de la cathédrale de Strasbourg 

 

Pour ce monument exceptionnel, il est nécessaire de prévoir une page spécifique: on ne dénombre pas mois de quatorze installations gnomoniques sur la cathédrale, en supposant qu'aucune n'ait disparue. Edifié sur une période de près de quatre siècles, il n'est pas étonnant que ce sanctuaire possède différents types de cadrans solaires, conformes aux connaissances du moment.

 

L'adolescent au cadran solaire

La belle et célèbre statue juvénile qui tient un cadran canonial est installée sur le contrefort de occidental du croisillon sud.

La statue a été sculptée entre 1225 et 1235, l'adolescent porte le cadran solaire, la main droite posée sur le rebord supérieur et la main gauche supportant la partie inférieure. Le cadran a l'aspect d'un demi cercle, sept lignes horaires rayonnent de la base du style planté perpendiculairement à la table du cadran.

L'original est conservé au Musée de l'Oeuvre Notre Dame. voir l'original

L'homme au cadran solaire de la tour

Situé au-dessus de la plate-forme de la cathédrale, à faible hauteur, face au sud sur le pilier oriental de la tour, un individus tient dans ses mains un assez curieux cadran solaire canonial. Ce cadran a une forme plutôt ronde, convexe vers l'avant, dont le contour ressemble à une sorte de fleur à sept pétales.  La statue semble dater de la fin du XVème siècle, donc peu de temps avant l'apparition des cadrans "modernes"

L'astrologue au cadran solaire

Probablement un des plus anciens cadrans solaires dits "modernes" en Europe, il est un chef d'oeuvre aussi bien artistique que gnomonique.
Sur son bord supérieur parait s'appuyer le buste d'un homme, il tient le style dans sa main gauche.
L'original de ce cadran est également conservé au Musée de l'Oeuvre Notre Dame. voir l'original

Les cadrans de Dasypodius

Conrad Dasypodius a installé, en 1572, trois cadrans solaires sur le fronton sud, ceux-ci devaient servir au calcul et au réglage de l'horloge astronomique qu'il a construit. Ces cadrans étaient, à l'origine, peints sur la façade  ont été gravés dans la pierre lors de la restauration de 1669.
Le cadran du haut donne l'heure de 5H00 à 3H00 (le mur est déclinant sud-est).
Le cadran de gauche permet de lire la hauteur et l'azimut du soleil par rapport à la façade.
Le cadran de droite donne les heures babyloniques: "Horae ab ortu" heures depuis le lever du soleil; il donne aussi les heures italiques: "Horae ab occasu" heures depuis le coucher du soleil.
La lecture de ces cadrans est très difficile depuis le sol, celle-ci devait être faite depuis la galerie surplombant l'astrologue au cadran solaire.

Les cadrans de la tour

Quatre cadrans sont disposés verticalement face aux points cardinaux contre les piliers de la tour à faible hauteur au dessus de la plate-forme. Actuellement, seul le cadran méridional et une partie du cadran septentrional restent visibles, les autres ayant été déposés et perdus lors de la restauration de1960. Par bonheur des moulages ont été faits et conservés.
Ces cadrans ont été gravés dans des dalles de grès d'environ 46cm de coté et datent du XVIème siècle
Gravure de René ROHR représentant les quatre cadrans

Il existe également une méridienne sur un bloc de grès au dessus de la porte d'entrée de la tour. Elle est munie d'un style triangulaire sur la ligne de midi marquée du chiffre romain XII. Elle doit être contemporaine des quatre autres cadrans et devait servir aux gardiens de la tour à régler le mécanisme horloger de la sonnerie des heures.

La méridienne de Schwilgué

A coté de l'extraordinaire horloge astronomique construite par Schwilgué, dans l'encadrement de la porte, nous pouvons admirer la méridienne de Schwilgué. Elle était longtemps cachée par une porte en alu qui vient d'être remplacée par une porte vitrée, la rendant ainsi visible.

Sans être à proprement parler un cadran solaire, cette méridienne constitue une installation gnomonique du plus grand intérêt puisqu'elle servait au réglage de l'horloge astronomique jusqu'en 1875. L'horloger chargé du réglage de l'horloge n'avait pas besoin de faire de calcul tenant compte de l'équation du temps, car l'horloge indique également l'heure vraie locale: il lui suffisait de comparer le midi vrai indiqué par la méridienne avec celui indiqué par l'horloge.  Vue de détail

Cette méridienne n'a pas d'oeilleton mais un système astucieux: avant de frapper la méridienne, le soleil passe par une fente aménagée dans la porte, le pinceau lumineux est mis en forme par une tôle pliée de forme particulière située à l'extérieur sous la sculpture surplombant la porte.

Le cadran de la salle du trésor

Très difficile à trouver quand on ne connaît pas son emplacement, il faut avoir le nez dessus pour le voir. Il est situé à environ 2.50m du sol, finement gravé à même la façade de la Salle du Trésor, il brille par sa discrétion.

Les lignes des heures rayonnent du point d'implantation du style vers l'extérieur, les demi-heures sont représentées par des tronçons de traits. Ce cadran pourrait dater de 1493.

 

Le cadran du contrefort

Ce cadran, situé à proximité du précédent est encore plus difficile a discerner. La Salle du trésor s'appuie sur deux contreforts du bas coté de la nef. En observant très attentivement celui de gauche, on aperçoit les chiffre arabes 5-12-4, disposés en U, gravés grossièrement dans la pierre à quatre mètres de hauteur. Il n'y a pas de lignes horaires visibles, peut-être ont elles été effacées par les intempéries, le point d'ancrage du style est visible.
Ce cadran devrait dater de XVème siècle.

 

 

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